Au Sénat, Daniel Gremillet alerte sur la hausse de la précarité énergétique
Au Sénat, le sénateur des Vosges Daniel Gremillet met en cause la baisse d’attribution automatique du chèque énergie, alerte sur une hausse possible des carburants dès 2028 et critique le poids des CEE sur les factures.
Une inquiétude exprimée lors du budget « Énergie » 2026
En séance publique au Sénat, lundi 8 décembre 2025, le sénateur des Vosges Daniel Gremillet a mis en garde contre l’aggravation de la précarité énergétique. Son intervention a eu lieu lors de l’examen des crédits « Énergie » du projet de loi de finances pour 2026.
Le chèque énergie en baisse, 1,7 million de foyers non servis automatiquement
Rapporteur pour avis au nom de la commission des affaires économiques, Daniel Gremillet a critiqué les nouvelles règles d’identification des bénéficiaires du chèque énergie. Selon lui, elles ont entraîné une baisse marquée du nombre de foyers l’ayant reçu automatiquement en 2025, passant de 5,5 millions en 2024 à 3,8 millions en 2025.
Il a regretté l’absence de retour à une attribution automatique comme avant la réforme. Il a aussi déploré qu’1,7 million de foyers précaires n’aient pas reçu cette aide automatiquement en 2025 par rapport au nombre de bénéficiaires en 2024. Il a enfin insisté sur la nécessité d’un versement « en temps et en heure », évoquant un décalage d’un an.
Carburants, une hausse redoutée à partir de 2028
Dans son avis budgétaire, Daniel Gremillet appelle aussi l’État à la vigilance face à une possible hausse du prix des carburants. Il indique que le prix pourrait augmenter en 2028 avec la mise en œuvre par l’Union européenne d’un nouveau système d’échange de quotas d’émission, l’« ETS 2 », couvrant notamment les émissions du transport routier et fixant un prix du carbone sur le diesel et l’essence.
Il estime alors essentiel de prévoir de nouvelles aides, en s’appuyant sur le fonds social pour le climat, annoncé à plus de 86 milliards d’euros entre 2026 et 2032, afin d’accompagner notamment les ménages vulnérables et les petites entreprises vers une énergie et des transports plus propres.
Les certificats d’économies d’énergie pointés du doigt
Le sénateur a également dénoncé l’impact, selon lui négatif, du remplacement des dispositifs de soutien à la transition énergétique par le mécanisme des certificats d’économies d’énergie (CEE). Il critique la complexité du dispositif, l’absence de possibilité de contrôle du Parlement sur sa portée réelle, et le fait que le coût des CEE soit répercuté par les fournisseurs d’énergie sur les factures des clients, quel que soit le niveau de revenus.
Une vision énergétique jugée insuffisante
Enfin, Daniel Gremillet a une nouvelle fois regretté l’absence de vision énergétique pour la France, qu’il relie à l’absence de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) adoptée par voie législative et attendue depuis plus de deux ans. Il estime que ce vide empêche une lecture cohérente des choix budgétaires du Gouvernement.
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